L'histoire de nos vents
En Minervois, le climat méditerranéen s’exprime pleinement avec plus de 315 jours de soleil / an, mais aussi de 250 à 300 jours de vent… Sur cette toile de fond, toute une palette de nuances révèle une mosaïque de terroirs situés de 50 à 500 m d’altitude : de l’influence de la Montagne Noire source de courants plus frais sur le Causse, aux influences de la Méditerranée ou de l’Océan, porteurs de précipitations, stoppées par les collines de la Clamoux ou par les Serres de l’Est et atteignant donc plus difficilement le coeur de l’appellation
Où la légende rencontre l’histoire
Au VIe siècle av. J.-C., notre génie souffleur accueillit “à bras ouverts” les colons grecs, dignes hérauts des premiers plants de vigne, qui s’installèrent d’abord à Agde avant que leurs descendants ne remontent peu à peu sous l’ère gallo-romaine vers le vaste amphithéâtre du Minervois et s’attachent à le cultiver et le rendre fertile. De là, les vents qui avaient “pris racine” furent peu à peu baptisés, vénérés – parfois craints ! – et même déifiés comme le Circius qui possède son Temple sur les hauteurs de Saint-Cyr.
Chaque vigneron apprit alors à se servir des vents et de leurs caprices pour en tirer le meilleur parti. C’est au coeur de ce patrimoine de plein air que les vignerons du Minervois fiancent aujourd’hui syrah, grenache et carignan notamment pour élaborer des vins millésimés aux libres accents de nos vents, caractérisés par la douceur et la richesse des tanins ainsi que le respect originel du fruit.
Une énergie à caresser dans le sens du vin
Ainsi de ces vents aux origines incontrôlées qui parcourent les vignobles du Minervois sans vergogne naissent des AOC dont l’élégance, la rondeur et la structure sont devenues, au fil d’un travail forcené et passionné des vignerons, de véritables références. Mais attention ! Le vent n’est pas un magicien devant lequel il suffirait de se coucher en attendant que pousse la plante et vienne le fruit. Non le vent, en Minervois, n’en fait qu’à sa tête, levant des armées soufflées au gré de sa guise !
Et les vigneronnes et vignerons, qui adorent ce caractère insoumis voire provocateur du vent (qui leur ressemble !) ont retenu la leçon : on ne dompte pas le vent, on compose avec !… Son orientation, sa force et sa fréquence, différente chaque année, influencent directement les travaux du vigneron, la qualité de la vendange puis celle des vins.
Riches heures et petites contrariétés
Par exemple, le vent sèche «l’environnement» des raisins et les préserve des maladies raisins et les préserve des maladies et de nombreux parasites ce qui limite le recours aux traitements et contribue ainsi à la protection de l’environnement.
Assainissant du vignoble, il joue aussi avec la physiologie de la vigne. Durant l’été, il assure une climatisation naturelle du vignoble et veille de vendange une bonne brise, souvent nocturne, favorise un bon indice de fraicheur des nuits favorable aux arômes et à la couleur. Mais trop fort ou trop violent, il peut casser des jeunes sarments, disséminer les spores d’oïdium et les insectes, trop assécher la vigne ou accroitre son stress hydrique avant la vendange.
Tout est affaire d’équilibre !
Des vignes coiffées sous le vent
Alors pour bénéficier au maximum de ses effets et ne pas trop subir ses excès, les vignerons du Minervois, aussi amoureux de leurs vignobles que respectueux du vent ont fait preuve de pragmatisme et d’esthétique.
Ils plantent la vigne en tenant compte du sens du vent dominant et celui de la pente pour protéger aussi bien les plantes que le sol. Souvent quelques haies forment autant de brise-vent. Dressées de cyprès ou d’autres espèces persistantes et plantées à l’Est ou à l’Ouest, elles sont protectrices des excès du vent. Au cœur des vignes, ce sont plutôt des fruitiers à feuilles cadques (figuiers, amandiers,… ) qui sont privilégiés, offrant un peu d’ombre au vigneron qui se régale également des fruits offerts. L’ensemble offre ces paysages à l’aspect finement “brushé“ avec de longues lignes colorées selon les saisons qui se répondent de sud-est vers le nord-ouest éclairées de ces langues de verdure dressées à l’emporte-ciel.
Au bon air des caves…
De même, l’orientation des caves n’est pas anodine : s’il faut se protéger des vents, il faut aussi s’en servir pour une ventilation et une climatisation naturelles. Les “fenestrons” ronds (ou demi-ovales) qui ornent souvent le haut des murs des caves, laissent passer l’air et réduisent l’entrée de la lumière. Car le vent poursuit son travail, même au chai et là aussi il faut s’adapter. La simple mémoire d’adages locaux et autres sagesses vigneronnes le raconte : «la lie remonte par vent Marin, se plombe par Cers», «Avec le Marin, le vin se pose moins, avec le Cers c’est plus net», «Les levures aiment le Marin», … ; Ainsi les vignerons comme tous artisans qui pétrissent les trésors de la Nature, ne travaillent pas de la même façon selon les vents qui ont une influence jusqu’au cœur des cuves.
Où la légende rencontre l’histoire
Au VIe siècle av. J.-C., notre génie souffleur accueillit “à bras ouverts” les colons grecs, dignes hérauts des premiers plants de vigne, qui s’installèrent d’abord à Agde avant que leurs descendants ne remontent peu à peu sous l’ère gallo-romaine vers le vaste amphithéâtre du Minervois et s’attachent à le cultiver et le rendre fertile. De là, les vents qui avaient “pris racine” furent peu à peu baptisés, vénérés – parfois craints ! – et même déifiés comme le Circius qui possède son Temple sur les hauteurs de Saint-Cyr.
Chaque vigneron apprit alors à se servir des vents et de leurs caprices pour en tirer le meilleur parti. C’est au coeur de ce patrimoine de plein air que les vignerons du Minervois fiancent aujourd’hui syrah, grenache et carignan notamment pour élaborer des vins millésimés aux libres accents de nos vents, caractérisés par la douceur et la richesse des tanins ainsi que le respect originel du fruit.
Une énergie à caresser dans le sens du vin
Ainsi de ces vents aux origines incontrôlées qui parcourent les vignobles du Minervois sans vergogne naissent des AOC dont l’élégance, la rondeur et la structure sont devenues, au fil d’un travail forcené et passionné des vignerons, de véritables références. Mais attention ! Le vent n’est pas un magicien devant lequel il suffirait de se coucher en attendant que pousse la plante et vienne le fruit. Non le vent, en Minervois, n’en fait qu’à sa tête, levant des armées soufflées au gré de sa guise !
Et les vigneronnes et vignerons, qui adorent ce caractère insoumis voire provocateur du vent (qui leur ressemble !) ont retenu la leçon : on ne dompte pas le vent, on compose avec !… Son orientation, sa force et sa fréquence, différentes chaque année, influencent directement les travaux du vigneron, la qualité de la vendange puis celle des vins.
Riches heures et petites contrariétés
Par exemple, le vent sèche «l’environnement» des raisins et les préserve des maladies raisins et les préserve des maladies et de nombreux parasites ce qui limite le recours aux traitements et contribue ainsi à la protection de l’environnement.
Assainissant du vignoble, il joue aussi avec la physiologie de la vigne. Durant l’été, il assure une climatisation naturelle du vignoble et veille de vendange une bonne brise, souvent nocturne, favorise un bon indice de fraicheur des nuits favorable aux arômes et à la couleur. Mais trop fort ou trop violent, il peut casser des jeunes sarments, disséminer les spores d’oïdium et les insectes, trop assécher la vigne ou accroitre son stress hydrique avant la vendange.
Tout est affaire d’équilibre !
Des vignes coiffées sous le vent
Alors pour bénéficier au maximum de ses effets et ne pas trop subir ses excès, les vignerons du Minervois, aussi amoureux de leurs vignobles que respectueux du vent ont fait preuve de pragmatisme et d’esthétique.
Ils plantent la vigne en tenant compte du sens du vent dominant et celui de la pente pour protéger aussi bien les plantes que le sol. Souvent quelques haies forment autant de brise-vent. Dressées de cyprès ou d’autres espèces persistantes et plantées à l’Est ou à l’Ouest, elles sont protectrices des excès du vent. Au cœur des vignes, ce sont plutôt des fruitiers à feuilles cadques (figuiers, amandiers,… ) qui sont privilégiés, offrant un peu d’ombre au vigneron qui se régale également des fruits offerts. L’ensemble offre ces paysages à l’aspect finement “brushé“ avec de longues lignes colorées selon les saisons qui se répondent de sud-est vers le nord-ouest éclairées de ces langues de verdure dressées à l’emporte-ciel.
Au bon air des caves…
De même, l’orientation des caves n’est pas anodine : s’il faut se protéger des vents, il faut aussi s’en servir pour une ventilation et une climatisation naturelles. Les “fenestrons” ronds (ou demi-ovales) qui ornent souvent le haut des murs des caves, laissent passer l’air et réduisent l’entrée de la lumière. Car le vent poursuit son travail, même au chai et là aussi il faut s’adapter. La simple mémoire d’adages locaux et autres sagesses vigneronnes le raconte : «la lie remonte par vent Marin, se plombe par Cers», «Avec le Marin, le vin se pose moins, avec le Cers c’est plus net», «Les levures aiment le Marin», … ; Ainsi les vignerons comme tous artisans qui pétrissent les trésors de la Nature, ne travaillent pas de la même façon selon les vents qui ont une influence jusqu’au cœur des cuves.